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J'ai reçu un communiqué de presse un peu en marge de magazinevideo, qui émane de l'Association professionnelle des informaticiens (MUNCI *). Il m'a paru intéressant d'en publier la substantifique moelle car il combat les idées reçues en matière de pénurie des informaticiens et tente d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur le jeunisme exacerbé en vigueur dans cette profession. Selon le MUNCI, les chiffres de décembre 2012 communiqués par le Ministère du Travail font état de 57000 informaticiens au chômage (base : 590 000 informaticiens) , soit en réalité entre 7,8 et 9,6% demandeurs inscrits selon la catégorie (pleine activité ou activité partielle). Alors d'où vient cet épouvantail de la pénurie ? Toujours selon cette association, les employeurs ont tout intérêt à entretenir l'idée qu'il y a pénurie d'informaticiens pour deux raisons majeures : -mieux justifier la délocalisation des services, particulièrement au Maghreb (les services informatiques sont le secteur qui a le plus fréquemment délocalisé ces dernières années **), car ils sont source de grandes économies, -et augmenter les tarifs des prestations facturées aux clients en entretenant savamment le mythe que les candidats qualifiés sont très difficiles à recruter. Le jeunisme caractérisé (16% seulement des informaticiens ont plus de 50 ans, soit le plus faible taux de toute l'économie) s'inscrirait dans la même logique de permettre d'embaucher à bas coût dans le numérique tout en écartant les quadras et quinquas, devenus trop chers. IBM a ainsi embauché 200 jeunes diplômés tandis qu'il mettait en pré-retraite (ou supprimait) 700 "anciens" salariés. Toutefois, ces deux facteurs n'expliquent pas à eux seuls le chômage dans cette profession. Seraient aussi en cause : le manque d’attractivité des principaux employeurs du secteur, le nombre croissant d’informaticiens exerçant en freelance et la complexification croissante du "sourcing" pour les employeurs (nombreux canaux de recrutement…). (*) le MUNCI est l’association professionnelle qui fédère en France les membres salariés (SSII, éd. logiciel, DSI…), indépendants et demandeurs d’emploi des professions informatique, web et télécoms ("métiers IT"), plus généralement des professions du numérique. (**) Il y a 2 mois, on m'a d'ailleurs proposé un RDV avec un conseiller pour les économies d'énergie. La conseil!ère, au petit accent charmant, m'appelait… du Maroc malgré l'indicatif 01 (Région parisienne).