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Rappel général pour nos scénarios


Invité
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Bonjour à tous !

J'ai vu récemment sur le câble, un entretien avec Claude de Givray qui certes a été chef de la fiction sur TF1 mais aussi (et surtout) scénariste de François Truffaut (Il s'occupait déjà de série mais que de celle des "Antoine Doinel").

Il a fait une brillante remarque qui perso, m'a interpellé :blink: ... Je pensais que çà ne méritait pas mieux que de la garder pour moi mais autant la partager avec vous car finalement, çà intéresse n'importe quelle forme de projet.

François Truffaut et lui (puis plus tard, vous et moi :blush-2: ...) s'étaient aperçus que les films de la nouvelle vague manquaient souvent de consistance. Ils sont parvenus à la conclusion que ces films insistaient trop sur les scènes de transitions et pas assez sur les scènes de "temps forts". Ils en baptisèrent les films de la nouvelle vague : "films de transition".

D'où l'intérêt soudain de François Truffaut pour Alfred Hitchcock dont il remarquait que les films n'étaient constitués que de temps forts (de scènes uniquement focalisées sur l'action (ou l'intrigue, si on préfère).

Pour leurs propres scénarios, ils ont décidé d'éliminer toute scène de transition (le personnage qui met 3 heures à se rendre d'un point à un autre, commencer dès le réveil matin, le petit déjeûner, la toilette, boutonner sa chemise bouton par bouton, sortir, descendre les escaliers, arriver dans la rue, regarder d'abord à gauche et à droite, puis enfin se décider à y aller, ...).

Bref, vous voyez de quoi je parle et où je veux en venir ! Malgré le plan sur le réveil matin qui sonne, ben c'est le public qui finit par : :sm29: ...

(Claude de Givray avouait néanmoins qu'une fois toutes les scènes de temps forts écrites, la difficulté restait de tout mettre dans l'ordre ... "mais çà, c'est encore autre chose ..." a-t'il ajouté).

Je me suis permis de l'inclure dans le forum car je crois que quelque soient les spécificités de chacun, il n'est pas inutile de dorénavant y penser ... même pour ses films de vacances (ou comme je dis : "de le garder quelque part, on ne sait jamais :bien:).

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Je complète parce que je vois qu'il est là et qu'il a mon bonjour et qu'il permet un exemple : c'est entre autre pour çà que GM1968 (Gabriel) vient de gagner le concours maison :eusa_clap: ...

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Bonjour,

Merci pour ces précieux conseils : on s'imagine que les transitions apportent à la compréhension, enfin c'est aussi parfois intéressant esthétiquement non ?.

Par exemple dans les (superbes images de Fery sur le 917. Mais peut-être aussi la "transition" / préparation de la course participe au premier plan à l'action.

J'ai prévenu mes enfants : on va faire une fiction dans quinze jours (on va commencer à faire un scénario). C'est au stade de la page blanche...

Donc le sujet tombe très très bien ! Encore merci !

Gabriel

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Gabriel, oui, bon d'accord mais je ne pensais pas à Fery qui a d'ailleurs inscrit ses scènes dites de transition dans l'action générale (la preuve qu'il s'y était préparé : sa musique d'illustration :bien: ! On s'éjecte du lit et on court avec lui à en perdre le souffle :sweatingbullets:)

Même le plan du réveil matin se limite à l'action. Il passe à 7h30 et il bipe. C'est tout et hop :wacko: !

Pour l'angoisse pré-vacancière de la page blanche, je me permets de reprendre un autre professionnel de référence, M. Jean-Claude Carrière, qui admet que la version écrite d'un film est le scénario en mots :sm42: ... et que film himself reste le même scénario mais en images.

Tout çà pour dire que si on n'a pas la version texte, il reste la version rushes ...

(Mais s'il s'agit d'un exercice de fiction, c'est vrai, vaut mieux un peu noircir le papier blanc mais pas jusqu'à sombrer dans l'angoisse mais qu'en y cherchant son plaisir. Avant ou à défaut de trouver les mots, imaginer des images qui ne procurent que de l'enthousiasme).

Je te souhaite par conséquent, à toi et toute ta jolie tribu, de belles et heureuses vacances, reposantes donc créatives !

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J'ai lancé l'idée auprès des enfants (8 et 16 ans, et sûrement des cousins cousines):ça fait des devoirs de vacances.

Je peux déjà dire que les idées fusent. À priori, on est dans un registre SF. J'en dit pas plus. Mais tout le monde est très enthousiaste...

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Mais peut-être aussi la "transition" / préparation de la course participe au premier plan à l'action.

Gabriel

... le plan du réveil matin se limite à l'action. Il passe à 6h30 (!) et il bipe. C'est tout et hop !

En fait, si on va par là ... (non, oui, ou par là ...), il s'agit de trouver la ou les seconde(s) qui dynamise(nt) son rush même banal, anodin, bien parti pour ne servir que de simple transition. Mais je suis sûr qu'on le fait tous déjà par instinct, par flair ... devenons en conscients, on peut gagner du temps et en efficacité au seul profit de l'ensemble (comme s'en est persuadé Fery !).

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Bonjour Ciné7,

Réflexions et info intéressantes...

Mais comme en littérature ne peut on pas aussi parler de mode/periode ? Le mot mode est souvent utilisé comme négatif (moutons, subir un courant...faire comme tout le monde), or à mon sens c'est un éveil commun d'une société qui par angoisse, ennui ou autres, cherche à modifier la manière de voir les choses pour se renouveler: pour les vêtements c'est très rapides, mais pour des modes de pensées plus profonds (métaphysique, mathématique, philosophie... littérature, cinéma, danse) la mode dure sur un espace temps bien plus long.

La nouvelle vague ne cherchait-elle pas à s'affranchir du "consensus bourgeois" établit de longue date ? Les temps fort ne sont-ils pas la traduction d'assurance et de confort, et ces temps (si riches soient-ils) ne nécessitent-t-ils pas d'être "détruit" pour avoir une possibilité d'évolution: de mai 68 à nos jour, on est effaré du comportement de tous aujourd'hui, de la liberté d'expression qui semble se réduire... (régression ?)

La nouvelle vague en insistant sur la notion de transition n'apportait-elle pas l’oxygène, la fraîcheur (transition/mouvement/ intermédiaire...), les nouvelles frontières ( discours de J.F Kennedy)... indispensables pour une jeunesse "étouffée" ou le vivant comme cela ?

Certains commencent à se plaindre du "dictât" de l'absence de plan séquence, quasi interdit de nos jours: on filme un pied, une oreille, on découpe beaucoup, on floute etc....On pourrait faire un parallèle avec la peinture moderne qui fini par peindre une impression...jusqu'au monochrome !?

Il y a des périodes riches et intenses de siècle en siècle et suivant les disciplines , il y a des périodes (cycles) plus "banales"....de transition, où on se cherche plus , on impose moins... après c'est le talent qui fait la différence.

Ceci dit les musiciens classiques très écoutés d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui . Ne peut on pas dire tout et sont contraire..., notre fameuse liberté de penser n'est pas si libre, elle s'inscrit dans un dessin collectif dont nous ne percevons pas les limites et le cinéma n'y échappe pas.

C'est donc moins simple qu'il n'y parait, :sweatingbullets::wacko::sm42::think:

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Certains commencent à se plaindre du "dictât" de l'absence de plan séquence, quasi interdit de nos jours: on filme un pied, une oreille, on découpe beaucoup, on floute etc....On pourrait faire un parallèle avec la peinture moderne qui fini par peindre une impression...jusqu'au monochrome !?

Je n'ai pas vu mais il semble que le film de Sebastian Schipper - Victoria - n'est qu'un plan séquence ! Les dictâtes sont là pour être bousculés. C'est une performance ! Il faut accepter les erreurs, les imperfections, forcément l'imprévision et des acteurs qui doivent être dedans !

Aujourd'hui, même l'information est scénarisée et montée. On coupe, on sort du contexte, on détourne pour tenir le spectateur en haleine. Sans parler des reality show, qui n'ont plus rien de réel.

N'étant pas un grand fan d'Eric Rohmer, je préfère une scène bien montée que la scène du repas dans le Rayon Vert qui restera pour moi, un des scènes les plus chiantes du Cinéma... C'est sans doute en réaction adolescente (ma mère est une très grande fan de Rohmer). Sans doute une subtilité qui m'échappe. Mais on est bien dans une scène de transition, non ?

Je l'ai retrouvée sur YouTube :

Gabriel

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Bonjour MANU09 et GM1968 !

Je suis foncièrement ravi du commentaire de notre Manu !

Je me vois contraint de me confesser (sans aller jusqu'à raconter ma vie dont vous vous contrefichez).

Je reconnais que mon évolution personnelle m'a conduit à considérer le scénario comme un document seulement technique à destination des comédiens et des techniciens (... oui aussi, notamment du réalisateur mais j'ai eu et ai toujours mes prétentions en la matière. La part de rêve vitale pour chacun).

Il n'en demeure pas moins que je me soignes et que j'en suis à vouloir me détacher d'une formation plus américaine qu'européenne (par la force des choses puisque dans ma jeunesse, il n'y avait pas encore de cours universitaires français et qu'il fallait bien très vite apprendre la construction dramatique).

Je m'intéresse que depuis récemment à la nouvelle vague qu'en tant que partie intégrante de l'Histoire du cinéma français ; bien que je me maintienne dans le camp du cinéma d'acteur plutôt que dans celui du cinéma d'auteur (distinction qui n'est pas de moi mais à laquelle je souscris).

Toujours est-il que j'admets aujourd'hui que Jean-Luc Godard a formidablement approfondi le langage du cinéma !

Je me refuse donc un esprit fermé et j'avoue en découvrant la scène proposée par Gabriel que Eric Rohmer amène en effet un autre angle d'approche très intéressant de la mise en scène (mes références vont de Marcel Carné à Luchino Visconti, à l'exclusion jusque là de quiconque de la nouvelle vague).

Mais je crois que c'est la maman de Gabriel qui a raison. Certes, c'est un plan séquence (non monté mais en mouvement) ; certes, ce ne sont pas des acteurs connus ou légendaires (mais sincères) ; certes, le dialogue ne semble pas écrit et récité (mais il existe et il est vivant) ; certes, çà ne se passe qu'à table et qu'entre personnages assis (mais ils parlent et réagissent sur un sujet précis et un convive passe le seul plat qui pour lui, illustre le propos) ...

Le résultat est que les panoramiques ne sont plus des transitions mais une "chorégraphie" entre les actions et les réactions (en paroles et en gestes) s'émancipant de la priorité d'un découpage ...

Merci et bravo MANU09 et GM1968 (et avec vous Eric Rohmer), vous me confirmez que personnellement, je continue d'évoluer et que çà vaut vraiment le coup de le partager avec vous tous et tous ensemble !

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En plus, je reviens de visionner et je me suis fait avoir, ce n'est pas un plan séquence mais bien découpé (le résultat est tellement fluide que ma mémoire m'a trahi et n'a retenu que des panos entre les personnages). Il faut toujours écouter sa maman, Gabriel, et le point de vue féminin en général ... (Je l'ai appris même en tournage).

Trêve de balivernes (dis-je pour taquiner les filles car je ne le pense pas), perso, j'en suis néanmoins à étudier la fonction, la valeur, la répercussion ... d'une action sur l'ensemble du récit ... et de sa structure. Mais, une fois plus, c'est navrant, ma seule source à disposition est américaine !

Heureusement, il existe une opportunité de restaurer un équilibre avec notre gêne européen et dont on ne parle pas assez (sauf YANIK), c'est le cinéma britannique. D'où bifurcation plus facile vers notre cinéma français et, en ce qui me concerne, notre cinéma italien ...

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Bonjour les compères du forum...

Eric Rohmer est vraiment un cas un peu à part dans le cinéma...

Oui Rohmer est un cinéma terriblement féminin: il existe des sciences molles ou peu positive (sciences humaines en particulier) et des sciences dures ou très positives (les mathématiques notamment)...pour le cinéma, la chanson c'est pareil

Ce discours sur le végétarisme est terriblement d'actualité, alors qu'à l'époque cela ne concernait qu'une minorité bourgeoise influencée par le mouvement hippie.

Ciné7 explique très bien ce texte pas récité, la tentative de faire une sorte de cinéma du réel ou chacun s'approprie un personnage et essaye de le faire parler (C.Lelouche fait pareil dans un style différent )...

Reste qu'il ne faut pas oublier que le réalisateur reste tributaire de son outil : comme au tennis quand le matériel change on fait beaucoup plus de choses (bien ou mal :sm51: )...et le cinéma change .

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perso, j'en suis néanmoins à étudier la fonction, la valeur, la répercussion ... d'une action sur l'ensemble du récit ... et de sa structure.

(Bonjour MANU09, franchement, c'est un plaisir de te lire :bien: !).

Oui, je dis "étudier" mais j'exagère ! Je ne m'installe pas dans une bibliothèque, je ne cours pas partout à 100 km à la ronde, jusque chez le docteur "Je sais tout" comme pour chercher la fée bleue ... En fait, je ne fais que réfléchir à partir d'une somme de savoir que je m'aperçois avoir accumulé (bien malgré moi et en seulement un tout petit demi siècle) !

Je ne détiens donc pas la vérité mais un petit secret (une conclusion) que je n'ai absolument pas à garder pour moi.

Il est valable pour tous nos projets et au pire, il vous suffira de le savoir pour plus tard, on ne sait jamais.

Je vous promets un prochain article dans la présente rubrique (du scénario ... à la réalisation), ambitieux, audacieux voire complément frappadingue (mais d'une clarté la plus limpide possible) !

Je vais tenter de vous télécharger le fameux logiciel ...

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Ce discours sur le végétarisme est terriblement d'actualité, alors qu'à l'époque cela ne concernait qu'une minorité bourgeoise influencée par le mouvement hippie.

Oui Manu : dans le 1000 ! Comme Obélix : je suis tombé dedans quand j'étais petit (1968 est mon année de naissance). Peut-être, un jour, j'arriverai à m'ouvrir à Rohmer.

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Bonjour à tous, bonne initiative cher Ciné7.

L'extrait que nous propose GM1968 qui est très intéressant ne me dérange pas, on n'aurait presque dit que le format 4:3 était fait exprès pour enfermer la végétarienne dans sa bulle, seule face à l'extérieur.

Personnellement j'aurais rajouté des gros plans sur les comédiens entrain de s'empifrer pour corser le tout, du moins pour servir le scénario. :sm59:

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