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Précisions sur le milking


Invité
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Bonjour à tous !

 

Il m'arrive d'évoquer le milking sur le forum et la dernière fois, c'est MANU09 qui a bien voulu proposer un lien sur le topic de Nommar ... (Bienvenue en 2030).

 

Bravo et merci à lui mais c'est présenté succinctement et comme un principe littéraire.

 

Je me dois donc d'apporter quelques précisions sur le plan du récit car pour nous, les mots finissent en images ...

 

Je ne conteste pas que le milking (traite des vaches) sert à l'économie dudit récit et à toute la substance d'une histoire ou plutôt tout le potentiel d'une idée.

 

Nous ne parlons donc plus d'éléments littéraires mais d'éléments dramatiques participant au récit (gens, décor, mise en scène, montage ...).

 

Pour tirer tout le lait nourricier (NDT), il faut exploiter le potentiel de chaque élément !

 

La vraie économie, c'est raconter une histoire sans les mots mais qu'avec des images ... Il ne faut pas dire mais montrer ! Même un dialogue est le dernier recours, la musique aussi.

 

Ainsi, le principal objectif est de ressortir toute la substance de ce qu'ON VOIT et de ce qu'ON ENTEND !

 

Le meilleur moyen qui est d'ailleurs un impératif, est de s'approprier les propriétés du rêve.

 

En appeler à la mémoire personnelle et collective ; à la mémoire culturelle universelle et par conséquent à la mythologie (pas forcément gréco-romaine mais parfois religieuse ou sociologique). A la mémoire humaine !

 

Un élément doit être décortiqué jusqu'à ces limites. Et pour çà, il faut un burin. Un cerveau, un coeur et des tripes qui agissent comme tel !

 

Le but est de donner une dimension universelle à une émotion personnelle et donc à sa propre sensibilité.

 

Après, nous sommes d'accord, on peut le faire également sur chaque élément de l'intrigue elle-même, même la plus basique.

 

Shakespeare a compris notamment pour Roméo et Juliette, qu'une histoire d'amour peut devenir mythique à force de la creuser au burin !

Modifié par Invité
Suite à suppression sur youtube de la vidéo d'exemple
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Merci Ciné7

Pour l'exemple, qui n'est là que pour illustrer le propos et c'est très bien ainsi, j'ai envie aussi de rebondir et demander si on filme encore comme cela ou si on peut filmer comme cela ...?

Apres la séparation des 2 comédiens Il y a de la solennité, on insiste avec gravité, le temps prend une dimension particulière, il y a des choses que l'on ne voit que si dans la vraie vie on s'arrête ( le présent), il y a de l'attente, "du vide " , on scrute aussi le ciel, (l’espoir , l'avenir qui n'est pas très lumineux).. le carrefour se vide rapidement ...puis la nuit, une musique pas très romantique, mais bien dramatique....ouf quel atmosphère ! (en noir et blanc en plus) Que sera demain ? Elle part sans se retourner ou lever la tête, d'un pas rapide...presque une fuite ? Peut on revivre 2 fois une même chose si tout est dit semble raconter ce carrefour ...

Ici tout semble choisi. comme pour une accumulation d'effet...?

C'est ce que cela m'évoque sans avoir vu le filme...pour prolonger cet apport et/ou cette discussion sur le langage au cinéma.

Bonne soirée

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Merci Ciné7

... j'ai envie aussi de rebondir et demander si on filme encore comme cela ou si on peut filmer comme cela ...?

Bonsoir MANU09 !

Oui, on peut et même on doit ! Même sous prétexte mercantile ! Hollywood a même su y recourir pour ses blockbusters ... (Moins maintenant car c'est la reproduction des jeux vidéo qui les occupe, exprès pour nous rendre encore plus abrutis).

Qui n'a pas vu le doigt de Dieu quand le Titanic s'est figé aussi longtemps en position diagonale ? Sans être forcément perçu comme tel, çà a au moins été fait pour le sentir inconsciemment ... (Et à la fin, le diamant qui coule en luciole dans les profondeurs ... EDIT : de la mémoire ?)

C'est sûr qu'on n'est pas obligé d'autant approfondir à tous les coups mais comme tu dis, c'est du langage et les images sont comme des mots au bout de la langue ... Il faut bien qu'elles résonnent !

Le milking peut seulement enrichir une scène la plus banale. Spielberg l'a pratiqué pour la séquence où Robin Williams reçoit la visite de la fée clochette dans Hook (J'allais dire pour la 1ère fois mais il ne sait pas encore que ce sont des retrouvailles).

Chaque élément du décor de la chambre des enfants est exploité seulement au service de l'action et du conte !

Même son costume y passe (chemise, noeud papillon, ... bretelles aussi je crois, tellement il est habillé comme un adulte !).

Le milking concerne tous les degrés de la narration et chacun y trouvera son propre plaisir parce que sa propre inspiration ...

(Oui moi aussi j'ai d'abord cru que c'est la nuit qui tombait mais au fait, c'était une éclipse solaire ... Donc Monica Vitti ne descend pas dans de vagues ténèbres mais dans la caverne ... Parce qu'il fallait un mythe pour provoquer notre mémoire ... Un peu violent aussi, une source tarie qui termine dans le caniveau et les égouts ... Vers où va t'elle et quel bagage emporterait elle ?).

C'est moi qui te remercie !

Bonsoir à GM1968, ce n'est pas une leçon mais en effet, pour ouvrir les yeux et tout le reste avec ...

Mais je réfléchis pour essayer de mieux vous expliquer le logiciel ...

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Bonsoir,

Je reconnais que je bute dessus depuis hier soir et que je ne suis pas pédagogue ...

Je supprime mon précédent message et je vais m'y prendre autrement !

Je maintiens donc que le propre du logiciel à intégrer dans sa petite caboche est de recourir à sa mémoire vive qu'on a pris soin d'alimenter des données de son vécu qu'on a stockées et sécurisées.

Donc oui que c'est notre mémoire humaine qui nourrit l'imagination et l'inspiration ! Le fameux lait nourricier ! ...

Le moment est venu de communiquer toute l'émotion de l'histoire qu'on veut raconter ! On veut la rendre forte et crédible !

On a donc intérêt à rejeter d'office les stéréotypes et ne s'attacher qu'aux archétypes !

Pour chaque scène, une fois ce foutu inventaire dressé de tous les éléments en présence, on va ne sélectionner et ne retenir QUE celui ou ceux qui nous semble(nt) le(s) plus propice(s) à enrichir l'action et l'intrigue !

Il n'est pas question de mettre en place de vagues symboles pour faire chic et sérieux mais de s'approcher au mieux d'un véritable sens.

Il s'agit d'affubler un objet de caractéristiques humaines auxquelles doit se confronter un personnage !

D'où en effet la nécessité d'un casting comme pour un acteur !

Rappelons-nous que nous sommes dans la métaphore tant il est vain de seulement reproduire la vie réelle. C'est contre-productif et çà nous cantonne dans le sentiment ! Ce n'est pas notre fond de commerce …

Une comédie n'est pas rigolotte, elle déclenche le rire. Un mélodrame n'est pas triste, il provoque les larmes. Un film d'horreur ne fait pas peur, il ravive les pires angoisses.

Tirons de la mémoire humaine individuelle et collective, un maximum de lait nourricier.

On va scruter l'objet choisi et étudier toute sa dimension archétypale. Au plus profond possible de sa propre mémoire, on va se référer non pas à son fondement réel mais à tout ce qui pourrait nous évoquer un conte ou un mythe.

Milker une pomme, en plus de se rappeler que c'est un fruit qu'on aurait plaisir à croquer et à goûter, c'est surtout se remémorer Newton, Blanche-Neige et le serpent du jardin d'Eden … Au delà de tout jugement de valeurs, sa présence dans une scène n'est plus du tout anodine et serait même susceptible de participer à l'émotion de l'action.

Comme on n'est pas non plus une encyclopédie vivante, on va se documenter dans sa bibliothèque et sur internet ! Il faut absolument lui donner un vrai enjeu humain !

Une armoire va partir du simple meuble d'antiquité jusqu'à l'antre du dragon de la légende du roi Arthur … Pour çà, on va même la préférer dans la pénombre d'un vieux grenier envahi d'encombres couvertes de toiles d'araignées !

Le moindre fauteuil peut revêtir le statut d'un trône impérial, une bague devenir l'anneau de Nibelung ; un escalier descendre dans la caverne de Platon ; le puits dans la cour, renfermer la source de vérité …

Etc, etc, etc ...

Hein que çà fait déjà du bien et que çà titille tout de suite l'imagination et l'inspiration ?

Bien-sûr qu'il va falloir y mettre la bonne dose et faire preuve de sagesse et de discernement mais on n'en est plus à des banalités mais à toute une mémoire humaine agrémentant son récit de tout un imaginaire …

Il y a de fortes chances que le public vous en soit sommes toutes reconnaissant ...

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Hier, je me suis décidé à fouiner dans mes archives pour vérifier et éventuellement préciser mes propos !

Dernières mises au point donc !

:icon_arrow: Le conte détient sa propre dimension archétypale parce qu'il a fait lui-même l'objet d'un "milking" pour en ressortir un mythe.

Ne nous le cachons pas, la pomme de Blanche-Neige, c'est la même que celle du jardin d'Eden.

Cà veut dire que si un objet finit par nous rappeler un conte, faut pas s'arrêter là, faut continuer la traite ... Ce n'est pas le conte ou le mythe, comme je n'aurais pas dû le dire mais c'est seulement le mythe !

:icon_arrow: Et pourquoi s'entêter sur le mythe ? Parce qu'un personnage doit se nourrir de notre mémoire personnelle et collective pour ainsi nous rappeler à tous les plus belles émotions que nous avons tous et chacun plus ou moins vécues ou souhaiterions les avoir vécues en voyant les expériences d'autrui.

Dans la vie réelle, nous avons tous réussi à surmonter des épreuves (l'expérience du héros) et il nous arrive d'admirer des modèles qu'on se dit d'exception mais qu'on se saurait au fond de soi capables d'égaler voire de surpasser (l'expérience du voyage ... au plus profond de soi).

:icon_arrow: Attention, écrivez votre 1ère version sans trop y penser car çà peut vous empêcher d'avancer. Ne voyez çà qu'à la réécriture !

:icon_arrow: Pourquoi venir en parler ici ? Parce que je viens de lire Projets-Ventilo (et toute sa biographie avec son lien que je lui laisse bien en évidence) et que çà me confirme qu'il y a bien des scénaristes qui s'ignorent parmi nous ...

Important aussi pour tous, lors des périodes de concours :blush-2: !

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  • 1 an plus tard...

Bonjour et joyeux Noël à tous !

Ouf, j'ai enfin trouvé la meilleure démo que je connaisse pour intégrer la notion de milking !

C'est un internaute que perso, je félicite de l'avoir postée pour rendre hommage à la mémoire de Robin Williams.

Je l'utilise en ce jour de fête mais en cas de difficulté, elle peut être retirée sur simple demande ou d'office. Je l'ai pris en considération de son universalité.

Il suffit d'observer comment tous les éléments du décor et tous les éléments vestimentaires sont exploités en externe pour traduire le conflit interne "jungien" (et non pas freudien, petit filou de Steven Spielberg !) entre l'adulte et l'enfant qui veille en lui (notamment dans la quête d'ivresse de l'imagination).

Pour prouver que çà fonctionne, se reporter aux mentions écrites de l'internaute sur toute l'émotion qu'il en a retenu dans son logiciel intérieur de spectateur, le même que celui de nous tous ...

 

 

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  • 3 semaines plus tard...

Bonjour tout le monde,

Suite à une conversation par MP, je dois donc mieux vous expliquer la finalité du milking.

Vous remarquerez donc sur l'extrait de Hook qu'après le milking opéré sur la séquence, Spielberg n'avait plus qu'à mettre en scène et en image.

Il n'avait plus recours qu'au langage cinématographique.

Même les dialogues ne détiennent qu'une dimension dramatique et aucunement littéraire.

(EDIT : Les répliques ne s'inscrivent que dans le sujet et dans l'action).

Le milking permet de montrer plutôt que dire. D'enfin s'exprimer qu'en images et en sons.

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Pardon, je reviens et j'arrête même un autre travail car je ne peux pas vous laisser comme çà !

Vous remarquerez aussi que la fée clochette tire le tapis pour faire chuter Robin Williams qui s'est lancé dans son bilan freudien personnel.

Na, c'est bien fait ! Merci Monsieur Spielberg et Madame Julia Roberts !

Oui, il se trouve que Freud parle surtout du moi, du surmoi et du çà tandis que Jung s'axe sur l'influence de la mémoire individuelle et collective sur le comportement (Pas besoin d'une licence en psychologie pour en savoir davantage).

Ce qui veut dire que le public devra faire l'effort de décrypter intellectuellement un contenu basé sur une analyse freudienne au risque de passer à côté et de devenir passif (Cà peut servir dans certains cas pour le plaisir du spectacle mais ne pas en abuser et tirer le tapis).

Par contre, si on puise dans la mémoire collective, la signification interne de chaque élément même anodin du décor devrait donc faire aussi écho à la mémoire individuelle et donc émotionnelle du spectateur.

La dimension interne des éléments (personnages ou objets) n'aura plus qu'à s'exprimer en externe par le langage cinématographique et ses propres subtilités ...

(EDIT : ... et même en rajoutant quand c'est possible ou justifié, des effets spéciaux ne venant que magnifier le récit en renforçant l'image).

Finie la littérature (dis-je aussi à ceux que le terme "adaptation" interpelle).

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