Casse-tête chinois avec la caméra japonaise Canon C300

Thierry P. · 9 décembre 2013

Je vous recommande le film de Cedric Klapisch "Casse-tête chinois", qui "matche" (mélange en alternant) des scènes en 35 mm et des images tournées en Eos Cinema avec la C300 de Canon.

Le film est par ailleurs attachant pour ceux qui aiment les personnages sortis de l'univers de ce réalisateur visuellement très inventif.

L'action se déroule à New York. On y retrouve quatre des acteurs des Poupées russes et de l'Auberge espagnole respectivement 8 et 18 ans plus tard : ils ont vieilli mais ont toujours des vies aussi compliquées.

Dans l'interview ci-dessous, le réalisateur explique comment et pourquoi il a utilisé les images de la C300.

MANU09 · 9 décembre 2013

Merci Thierry ..Klapish c'est tout bon et la C300 belle bête, dommage qu'elle ne soit axée essentiellement cinoche.

10 décembre 2013

Bonsoir Thierry P. et bonsoir MANU09 !

Pourquoi dommage ?

Etonnant que Klapish n'ait pas opté pour la c500 et qu'il répète texto les arguments commerciaux de Canon sur la c300 ! Echange de bon procédé, la promo du film avec celle de la caméra fournie gratos ? Système D en effet compréhensible pour se garantir un tournage en toute liberté. (J'aurais toutefois bien aimé qu'il cite ses précédentes caméras HD !).

(Sinon le gaulois que je reste : un film sur erasmus, un autre sur l'exil à NY, toujours les concessions pour évoquer une liberté technique et ne surtout pas parler d'indépendance !)

Thierry P. · 10 décembre 2013

Klapish

C'est plutôt Klapisch, il me semble...

(je n'ai pas de mérite, c'est écrit sur l'image du post)

Etonnant que Klapish n'ait pas opté pour la c500

-la C500 a eu une dispo annoncée en novembre 2012 (réelle je ne sais pas, au mieux le même mois de novembre 2012, voire plus tard)

-le tournage à New York a démarré début septembre 2012 (voir article du Figaro). Et le choix d'une caméra ne s'improvise pas au dernier moment, il aurait fallu que la C500 sorte au printemps ou à l'été 2012 pour être utilisée en production.

Donc c'était matériellement trop juste alors que la C300 était déjà commercialisée depuis 2011 avec des retours d'expérience de réals...

Et même si la caméra avait été dispo à temps, Klapisch ne pouvait risquer d'intégrer des images avec un matériel "de test" ou une présérie.

et qu'il répète texto les arguments commerciaux de Canon sur la c300 ! Echange de bon procédé, la promo du film avec celle de la caméra fournie gratos ?

Ce n'est pas si manichéen. Tu crois vraiment qu'un réalisateur qui a fait entre 3 et 3,5 millions d'entrées (par film) avec les Poupées russes et l'Auberge espagnole (sans compter DVD, achat des droits télés, etc.), qui a une équipe américano-française longue comme le bras, produit un film de 2 heures (le film est long, donc coûteux) et qui se paye deux acteurs au top de leur carrière (Audrey Tautou et Romain Duris), va se vendre à une marque pour la location gratis d'une caméra "accessoire" (seules quelques scènes sont tournées avec la C300) ? Soyons sérieux. C'est plutôt l'inverse : ce sont les marques qui cherchent à obtenir la caution des réalisateurs renommés, et leur prêter leur caméra emblématique. Ca se fait subtilement. Si le réalisateur a un projet en ce sens, s'ils sont amis (c'est interdit ?) ou pour une raison ayant trait à la complexité des rapports humains, les deux se rencontrent. C'est pas plus compliqué que cela.

Une certitude : la caméra n'est jamais visible dans le film, la marque n'a donc pas payé pour être présente.

Et rien ne dit que Klapisch a eu un droit de regard sur le petit film Canon qui est signé Canon et non Klapisch.

Les arguments sur la sensibilité que Klapisch évoque sont certainement justifiés par la scène qu'il a tournée de nuit avec Cécile de France et la babysitter. Si j'avais tourné cette scène, vu le bon rendu, je sortirais probablement le même argument...

Les arguments sur le contraste des scènes à New York et la comparaison avec les anciens appareils photo, je n'ai jamais entendu Canon l'évoquer... :eusa_think:

La maniabilité de la caméra : c'est normal que Klapisch l'évoque, il s'en est servie pour cet usage, il l'explique dans le making-of

Les collaborations entre fabricants et réalisateurs ont toujours existé dans l'histoire du cinéma (essai de nouvelles pellicules, de nouveaux objectifs, etc.). C'est pas pour autant qu'elles sont dévoyées.

Et pour l'anecdote : j'ai été interrogé par Canon il y a 6 ou 7 ans. J'ai dit ce que j'ai voulu, y compris des critiques. Canon n'a pas coupé une seconde de mes propos. Et pourtant, je suis pas Klapisch... :bien:

Faut pas voir le mal partout.

10 décembre 2013

Bonjour Thierry P. ! (Oula, je me suis mesuré à un fan :crying2: !).

Rassures-toi, je ne vois aucun mal dans tout çà ! Bien-sûr que ce ne peut être que Canon qui ait proposé la formule à Klapisch (Oui, pardon pour le "c") et non l'inverse. L'idée m'a au contraire paru intéressante d'associer ses promos !

Surtout que Klapisch en profite pour confirmer le sentiment de liberté que procure le numérique ! Et qui donne à d'autres, une seconde jeunesse pour qui sais, retenter sa chance !

Seule erreur de ma part et non des moindres, je croyais que c'était un tournage en cours (pas contre non plus, la promo d'un film le plus tôt possible).

Donc en effet merci pour l'explication concernant la c500 ! En cas d'actualité 2013/2014, j'étais étonné que Klapisch utilise sciemment non pas la c300 elle-même mais son mpeg2 8 bits en voie d'être supplanté (Mais j'ai aussi appris entre-temps qu'avec un AJA, la c300 peut sortir du 10 bits... Car ta mise en ligne m'a fait curgiter et surfer, tu sais !!!).

Seul abus que je me dois aussi de rectifier, c'est en fait les mêmes arguments sur la c300 qu'on retrouve dans d'autres interviews de professionnels et que Canon s'empresse de faire valoir. Donc non, ce n'est pas dit sous la dictée et oui, c'est une confirmation !

Voilà, pour le reste, je philosophais en pensant à M. Coppola qui conseille de préférer le cinéma indépendant que d'être contraint de travailler dans un système (Hollywood, dans son cas !) dont on ne partage pas les opinions ou les servitudes ! C'était pour pousser encore plus loin la notion de liberté qui semble réjouir KlapisCh !

(Cà fait un bail que j'achète plus XXX (magazine ciné non cité), alors moi, vous savez, les casse-tête chinois :sm42: !)

Thierry P. · 10 décembre 2013

Bonjour Thierry P. ! (Oula, je me suis mesuré à un fan !).

Rassures-toi, je ne vois aucun mal dans tout çà ! Bien-sûr que ce ne peut être que Canon qui ait proposé la formule à Klapisch (Oui, pardon pour le "c") et non l'inverse. L'idée m'a au contraire paru intéressante d'associer ses promos !

le "fan" qui brame :sweatingbullets: te dit que c'était probablement pas clair, car j'avais compris que tu n'étais pas très enthousiaste.

Seule erreur de ma part et non des moindres, je croyais que c'était un tournage en cours (pas contre non plus, la promo d'un film le plus tôt possible).

Un tournage en cours d'un film sorti ? :sm29: :eusa_pray: Un film, un making of, aujourd'hui, en 2013, y'a souvent les deux, non ?

10 décembre 2013

Ciné7 présente ses excuses au fan ! (Il fallait seulement savoir que pour moi, système D n'a jamais été une expression négative).

Thierry P. · 10 décembre 2013

Voilà, pour le reste, je philosophais en pensant à M. Coppola qui conseille de préférer le cinéma indépendant que d'être contraint de travailler dans un système (Hollywood, dans son cas !) dont on ne partage pas les opinions ou les servitudes ! C'était pour pousser encore plus loin la notion de liberté qui semble réjouir KlapisCh !

Oui c'est vrai, même Mathieu Kassovitz, le plus américain des réalisateurs frenchies, a essayé de travailler avec Hollywood, mais a "pété un câble" devant le système américain... (un documentaire le montre hurlant toutes les 5 minutes). Je ne mesure pas si c'est possible de réellement tourner à New York un film de cinéma via le circuit indépendant... Klapisch a trouvé une sorte de "voie du milieu".

ps : à la vérité, je ne suis pas fan (je n'ai même pas vu ses deux derniers films), j'aime simplement bien les personnages de sa trilogie et sa façon de faire de la fiction avec des éléments puisés dans le réel, comme un documentaire. Je recommande la scène dans le métro, impayable.

10 décembre 2013

Les collaborations entre fabricants et réalisateurs ont toujours existé dans l'histoire du cinéma (essai de nouvelles pellicules, de nouveaux objectifs, etc.). C'est pas pour autant qu'elles sont dévoyées.

Et pour l'anecdote : j'ai été interrogé par Canon il y a 6 ou 7 ans. J'ai dit ce que j'ai voulu, y compris des critiques. Canon n'a pas coupé une seconde de mes propos. Et pourtant, je suis pas Klapisch...

Dernier souvenir en date, la HDCAM F900, passée en 4:4:4 que sur requête de Georges Lucas !

(+ Bien-sûr que je te compte dans les interviews de professionnels dont se prévaut ensuite Canon !)

10 décembre 2013

C'est vrai, faut faire la différence entre tourner à New-York et dans les studios de Los Angeles !

Sans savoir si il a repris les mêmes, j'avoue avoir été impressionné par "Péril Jeune" (à sa sortie quand je lisais encore la magazine que je ne citerai pas !). Vrai nouveau cinéaste, me disais-je !

12 décembre 2015

Bonjour à vous et à Thierry P.,

Avant ma petite remarque, je tiens à demander pardon de toute cette discussion que je revois et que j'ai donc provoquée sur le topic.

Donc, pour dire que ce film tourné avec la Canon C300 (et non la c500, me corrige-je aussi) est en cours de diffusion sur le câble et que le rendu me paraît tout à fait correspondre au projet de Cédric KlapisCh.

Cà me confirme perso que c'est surtout le contenu qui fait le film (edit) et les choix techniques 2k ou 4k.

Je dis çà après avoir vu aussi la diffusion dans les mêmes conditions de "L'esquive" de Abdellatif KechiChe, tourné en DV avec la Panasonic DVX100 et upscalé pour l'occasion par une régie finale (EDIT : ou un labo de masterisation) en effervescence ...

Ceci pour rappeler (et pas seulement enfoncer) les portes ouvertes car comme le dit si bien Bernardo BertolucCi, il faut toujours laisser entrer les courants d'air :blush2: !

NOEL · 12 décembre 2015

Bonsoir et merci Thierry .... très intéressant ...

13 décembre 2015

Donc, pour dire que ce film (...) est en cours de diffusion sur le câble et que le rendu me paraît tout à fait correspondre au projet de Cédric KlapisCh.

Cà me confirme perso que c'est surtout le contenu qui fait le film (edit) et les choix techniques 2k ou 4k.

Je dis çà après avoir vu aussi la diffusion dans les mêmes conditions de "L'esquive" de Abdellatif KechiChe, tourné en DV avec la Panasonic DVX100 et upscalé pour l'occasion par une régie finale (EDIT : ou un labo de masterisation) en effervescence ...

Bonjour,

Bon, je reconnais que l'interview de Cédric Kaplisch ne dit pas si c'est post-produit en 2k ou en 4k mais sa dernière précision donne un indice sur le fait de matcher du mpeg-2 full HD avec du 35mm ...

La loi de la plus forte résolution (35mm = 4k) devrait l'emporter mais sans avoir à matcher, ma petite remarque reste valable sur le choix ouvert entre le 2k ou le 4k.