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Les Paradis artificiels aux Rencontres d'Arles


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© T. Philippon / magazinevideo


Aux Rencontres Photographiques d’Arles, qui durent jusqu’au 20 septembre 2015, on tombe tout autant sur des expositions accessibles aux seuls initiés que sur de vrais joyaux, pour le plus grand plaisir de tous. Un éclectisme finalement normal avec plus de 25 lieux d’expositions ! J’ai particulièrement aimé l’exposition nommée « Les Paradis, rapport annuel » de PAOLO WOODS (un néerlandais travaillant en Italie) & GABRIELE GALIMBERTI (un italien).


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Cette expo traite des fameux paradis financiers et autres sociétés off-shore. On en entend souvent parler de façon abstraite, à travers Bruxelles ou à l'occasion de certaines affaires, mais comment montrer ce sujet en photo ? Les photographes y sont pourtant parvenu. Le ton est distancié, mais d’autant plus critique, et dénonciateur. Il y a de quoi. On en ressort assommé.


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Les deux photographes ont fait un choix malin : celui de montrer des images très « dépouillées », presque publicitaires, mais le plus souvent absurdes ou inquiétantes comme cette photo d'un bureau des Bahamas où l'on peut lire la mention « determined » au-dessus de la tête des salariés. On se croirait dans l’univers de George Orwell et Brazil réunis.


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Les photographes, dans leur message de dénonciation salutaire, égratignent également des lieux plus méconnus que les Bahamas, Le Duché du Luxembourg ou Jersey en termes de paradis fiscal… comme la City de Londres ou encore les Pays-Bas, 2e pays le plus prisé pour les sociétés d'extraction en Afrique !


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Les photographes n’ont pas non plus laissé de côté les aspects (très) méconnus de ces paradis fiscaux comme cette croisière de pirate près des Bahamas, organisée pour M. le tout le monde... et qui frise le ridicule.


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...ou encore le regard si interrogateur et désespérant de cet ouvrier qui, malgré la richesse environnante, vit et dort dans un local minuscule où une personne normalement constituée tiendrait à peine 10 minutes…


Ultime pied de nez aux paradis fiscaux, les auteurs de cette expo ont eux-mêmes domicilié la boîte postale de leur société « "The Heavens" dans le même bâtiment qu’Apple, Coca-Cola et Google pour bien montrer le côté finalement très structuré et un peu absurde de cette économie souterraine.


ps : je ne peux malheureusement pas agrandir davantage les photos, les photos isolées, de trop prêt, étant en principe interdites à la reproduction. Mais je vous invite à vous rendre aux Rencontres d'Arles, vous les verrez de près !

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Merci pour cette information et bien vu pour la dernière photo, Interdit au public, correspond bien au sujet, paradis financiers et autres sociétés off-shore.

Ah, il y a des photographes dans la salle... :bien:

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Et bonne nouvelle, un livre des auteurs, édité chez Delpire, regroupant leurs 80 photos, vient juste d'être édité.

Edité chez Delpire.

Prix : 49 euros.

Un peu cher, mais un travail sur plusieurs années, vaut au moins ça.

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Bonjour,

Rigolo, ça : un livre dénonçant les paradis fiscaux en vente via Amazon, un des principaux bénéficiaire de ces fameux paradis fiscaux.

Antoine

Réaction logique mais facile.

Je ne crois pas qu'on puisse entraver les circuits de distribution de telle sorte qu'on puisse empêcher à un "libraire" de vendre un livre. Je pense que ce serait assimilé à un refus de vente et passible de poursuite. Surtout quand on s'appelle Amazon. Seul l'inverse est possible, un libraire (indépendant) peut refuser de vendre un livre.

Sur l'aspect symbolique, les auteur eux-mêmes ont un peu devancé ta réaction : dans une des salles de l'exposition, ils alignent les logos de seulement une trentaine de marque qui ont des paradis fiscaux et proposent au visiteur de voir quelles marques il utilise. A moins de vivre dans un évitement permanent, ils font la preuve qu'il est quasiment impossible d'échapper à l'une de ces marques.

Et sinon, l'un des auteurs explique pourquoi ils ont créé leur société dans l'état du Delaware (que personnellement je ne connaissais pas !).

Il explique aussi comment ils ont réussi se faire accepter par ceux qu'ils ont photographiés.

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