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Nos images sont des verbes


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Pour compléter (et conclure) mes topics sur le logiciel intérieur ici et sur le milking ici, je peux profiter de l'arrivée sur le forum de William, créateur du site http://www.scenarmag.fr/ et après un échange avec lui par MP, pour décrire plus exactement un sérieux moteur d'inspiration de nos idées.

 

Le logiciel intérieur a permis d'aborder des notions issues des théories de Robert Mc Kee sur la métaphore puis de Syd Field et Blake Snyder sur la structuration d'un récit.

 

On peut maintenant approfondir ces fonctions en parcourant le site de William qui même axé sur la fiction, concerne toute forme de projet (reportage, docu) destiné à un public de proches, du net ou de n'importe quel festival.

 

Mais le fondement du logiciel intérieur part en réalité d'une révélation de jeunesse sur la scène finale de Mort à Venise de Luchino Visconti puis plus tard et en prolongement, d'une recherche personnelle sur le milking (le secret selon moi).

(Merci d'en supporter au moins les 4 premières minutes sur les 5'15") :

 

Reprenons les acquis :

Les images que nous filmons ne transmettent que des informations externes auxquelles nous devons donner du sens pour mieux les communiquer à un public.

 

Si on se réfère à Carl Jung, le meilleur moyen dont nous disposons est donc de puiser dans la mémoire humaine, individuelle et collective, pour en tirer toute une substance interne perceptible par tous.

 

Cà permet à notre public d'enregistrer nos informations externes par les émotions internes qu'elles suscitent d'abord à nous-mêmes et qu'on souhaite partager avec lui pour qu'il en garde un souvenir.

 

Oui, la mémoire enregistre et retient nos informations externes que selon la charge émotionnelle qu'elles contiennent en interne et dont on peut plus ou moins en maîtriser le débit.

 

C'est pourquoi qu'à chaque élément en présence (humains ou autres), nous listons leurs dimensions respectives pouvant rappeler jusqu'à un mythe universel inscrit dans la mémoire de l'humanité.

 

Les éléments en présence sont ainsi appelés à se conjuguer dans toute la dimension de la vie, passée, présente et future pour pouvoir se doter d'une dimension universelle.

 

Ils deviennent des archétypes et non plus de vagues symboles …

 

Nous en sélectionnons les plus utiles à notre récit.

 

Pour ce faire, il suffit de désigner (à l'écriture ou au montage), un des éléments en présence (humain ou autre) qui va évoquer à lui seul une force universelle connue ou ressentie par tous :

- forme circulaire naturelle ou céleste en opposition aux formes angulaires humaines,

- mouvement rotatif rappelant la force centrifuge qu'on retrouve jusque dans l'espace,

- forme ou mouvement en spirale rappelant l'adn des êtres vivants jusqu'au déplacement des galaxies,

- lumière solaire ou lunaire, plus simplement.

 

Tous les autres éléments en présence (humains ou autre) se relieront pour en imprégner la dimension universelle ou se l'approprier.

Parce qu'au final, nous avons tous ici une particularité qui nous réunit.

 

Nous nous exprimons dans le langage des images et non pas des mots.

 

Mais comme l'a rappelé en héritage Peter O'Toole, au début fût la parole, le verbe !

En grec ancien, langue de notre berceau, le verbe se traduit par logos …

 

De notre milking, nous puisons donc en profondeur des dimensions qui nous inspirent émotionnellement pour faire parler nos images selon les propriétés d'un récit (à présent accessibles sur le site de William) et uniquement au travers du langage cinématographique quoiqu'on en dise, notre base commune à tous et chacun, chacune.

 

Chaque récit devient un chemin à parcourir pour libérer le regard du public sur des distances même parmi les plus vastes.

 

Au delà d'un combat entre le bien et le mal, c'est confronter toutes les dimensions universelles de la vie pour les conjuguer au passé, au présent, au futur ... et au delà.

 

Nos images sont des verbes qui résonnent avec ou sans couleurs et avec ou sans sons, de notre sensibilité et de notre imagination en venant ainsi nourrir ou titiller la moindre de nos idées.

A chacun d'en choisir la force.

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Bonjour Ciné7 et GM1968

Ces neurones dit miroirs font appel à tous les sens.

Le cinéma ou la vidéo ne font appel qu'à deux sens, la vue et l'audition, d’où peut être la difficulté à transmettre son logiciel intérieur ?

(Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu. …)

Je trouve la comparaison avec nos images un peu osée.

Cordialement

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Bonsoir GM1968 et Pallma,

Oui, je n'ai pas poussé l'étude jusqu'à la neurologie (donc bravo GM1968) mais du coup, les neurones miroir paraissent en effet concernés par le logiciel intérieur.

Je ne suis pas d'accord avec toi Pallma sur ta stricte limite des sens. L'imagination ou ses neurones miroir suffisent à en appeler au goût et à l'odorat, rien que sur l'image d'un chef cuisinier qui prépare un plat ou du client dans la salle du resto qui le déguste ... Encore une fois, on puise même inconsciemment dans sa propre mémoire des saveurs même en ne voyant tel un logos, que la fumée qui se dégage de la marmite ou de l'assiette.

Pour le verbe (en tant donc que logos, Pallma, pas plus :wink: !), il se trouve en effet qu'on m'a fait part du regret que ma trouvaille se soit diluée dans les 68 posts du topic.

J'ai donc ajouté ce complément pour en expliquer précisément le fondement ...

Pourquoi, ne pas l'avoir placé à la 69ème page du topic ?

Car il se trouve qu'il a été depuis constaté que le milking déclenche le logiciel intérieur dès le 1er élément (humain ou autre) d'une idée même la plus furtive.

Avec William, on en a discuté par MP (mais avant sur son site) que par rapport à la fiction mais nous en avons conclu que çà concerne toute forme de projet.

Le logiciel intérieur impulse donc aussi l'inspiration et ce pourrait être une sacrée contribution de l'avoir proposé sur le forum.

J'insiste sur la finalité : Trouver des images à la place des mots pour n'en rester qu'à la grammaire du langage cinématographique.

Il se peut, Pallma, qu'à partir de sa propre mémoire de ses 5 sens, on puisse parvenir à traduire jusqu'à la parole d'un Dieu :smile: ...

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(D'accord, pour en appeler à la mémoire du toucher, je vous laisse imaginer tout ce que vous voulez, bande de coquins, coquines :blush2:).

Oui au fait ! Outre la scène finale de "Mort à Venise" puis la découverte de la notion de milking (venue de je ne sais plus où), je reconnais que mon 1er exercice de mon manuel américain m'avait marqué et c'est sans doute lui qui m'a bien préparé pour la suite.

Je l'avais cité exprès dans le post d'intro du topic sur le logiciel intérieur et je vous le propose ici à nouveau et avec la même arrière pensée :

"Je tombe sur un manuel américain et j'inaugure un 1er exercice : Ecrire une scène sans personnage, sans voix off, sans mention écrite mais avec des objets et des éléments du décor qui relatent une histoire venant de se dérouler (exemple : çà commence par un sac bourré d'argent abandonné au milieu d'une place déserte ...)".

Et notamment en fiction, pourquoi d'ailleurs ne pas envisager plus tard l'idée folle et saugrenue de créer et faire entrer des personnages ?

L'inspiration est l'affaire de tous, on y est tous confronté d'une manière ou d'une autre.

Après, il faut agrémenter le logiciel intérieur de fonctions en vue de développer l'idée, la structurer pour enfin la raconter ...

William et son site scenarmag.fr est un des précieux concours maintenant disponible ici même sur ou depuis le forum.

C'est là, çà existe, on peut passer à côté mais peut-être qu'un jour, plus tard, on ne sait jamais.

Poste scriptoume : Trouver des images et des sons à la place des mots n'empêche pas de les écrire pour les décrire à une équipe. Comme dit Jean-Claude Carrière, n'écrivez pas votre scénario comme un romancier mais comme un cinéaste (ou donc comme un vidéaste).

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  • 4 semaines plus tard...
  • 1 mois plus tard...

Bonsoir à tous,

Toujours pour tenter de convaincre et en guise de conclusion (Enfin, j'espère !), je choisis une citation d'un article du site de Scenarmag (Equilibre entre une histoire intérieure & extérieure) :

"On doit montrer, disions-nous. Alors, imaginez une image".

Une nouvelle fois, merci William :bien: !

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  • 3 mois plus tard...

Bonsoir à tous,

 

J'ai conclu le topic sur le logiciel intérieur (ou plutôt le logiciel "Métaphore") par la meilleure démo que je connaisse en format court (celui qui nous concerne le plus sur le forum), des fonctions et des propriétés du logiciel Métaphore.

 

Ce topic "Nos images sont des verbes" ne sert pas de relais pour prolonger les mêmes réflexions mais à néanmoins ajouter 2 aspects essentiels non cités pour le court-métrage russe mais valables pour tout nos projets :

 

Le sens et le point de vue :

 

Très simplement, "Nos images sont des verbes" car le verbe est action.

 

Une action est externe et traduit une signification en interne.

 

Le verbe redevient "logos" (grec ancien) quand il se dote d'un sens dont on peut tirer un point de vue.

 

Le logo est donc l'élément figurant une force présente sur terre comme dans l'univers (exemple : force d'attraction).

 

Attention, c'est vrai pour le format court mais pas suffisant pour plus long notamment en fiction.

 

Je ne m'attarderai donc pas sur sa matrice pour préserver une sérénité générale (On peut toujours voir çà plus tard mais déjà dans le court-métrage russe, on la perçoit dans l'illustration musicale et avec la maman de la scène finale. Il doit donc y avoir déjà une maman quelque part dans le 1er flash back ... Mystère !).

 

Je vous demande à présent un effort d'attention personnelle et de laisser agir votre propre logiciel intérieur de marque déposée :

 

Croiser un vieil homme, c'est un verbe car une action externe.

 

Le bousculer en lui faisant tomber sa canne et ne pas la ramasser, devient un "logos" car d'une lourde signification interne vis à vis du jeune écervelé mais externe pour le vieil homme physiquement incapable de se baisser (verbe mais "logos" vu son drame en interne de ne plus pouvoir défier la force d'attraction).

 

On a des significations externes et internes et donc du sens !

 

Le public peut ainsi s'émouvoir et se révolter de l'incivilité de ce jeune égoïste désinvolte puis plaindre le vieil homme jusqu'à l'empathie, se trouvant comme lui dans l'incapacité matérielle de ramasser ce si précieux support.

 

Toutefois, au moins 3 "logos" viennent nous interpeller telles les 3 propriétés de la fonction structure :

 

1 - les ballons dans la boîte de nuit avec l'émoticône "sourire" imprimé dessus.

 

2 - le fusil à l'épaule du jeune soldat, dirigé vers le ciel dans le plan d'ensemble du flash back, quand il prend une dernière fois sa dulcinée dans ses bras.

 

Le public ne scrute pas ce genre de détails furtifs mais tout est fait pour qu'il les remarque dans le mouvement de caméra ou dans la composition du plan même le plus large.

 

3 - la petite fille à la fin qui ramasse la canne pour la remettre au vieil homme ... dans une série de gros plans.

 

Malgré leur époque et/ou leur contexte différents, ils partagent pourtant tous les 3 un point commun :

 

Ils défient l'attraction terrestre et donc la force d'attraction elle-même !

 

Ce n'est pas anodin. Ils sont forcément liés au logo et servent à un contraste, à une mise en relief de dimension externe et interne.

 

En externe, les ballons par l'hélium et le fusil par la propulsion (!) de la munition en cas de tir éventuel puis par l'action de la petite fille qui ramasse la canne et la lève pour que le vieil homme puisse la saisir.

 

En interne, par les dangers pour l'humanité de ce sourire de la culture de l'inconscience et du virtuel voulant masquer jusqu'à la réalité d'une munition flanquée dans une arme de guerre mise entre les mains d'une même jeune génération.

 

(§ corrigé : En externe, le geste de la petite fille envers le vieil homme, suscitant en interne l'espoir porté envers une nouvelle génération.

En externe, la petite fille qui lève la canne pour la redonner au vieil homme et donc en interne, puisque l'attraction terrestre n'y a rien opposé, l'espoir peut recouvrer sa propre force universelle et se porter sur l'avenir de l'humanité toute entière.)

 

De tout cet univers de sens en externe et en interne, on en tire et on en retient le point de vue qu'a souhaité communiquer le ou les auteur(s).

 

Aucun intertitre, aucune indication en surimpression, personne passant dans le champ avec un panneau explicatif. Même pas de dialogues, ni commentaire en voix off.

 

Les phrases et les mots ne sont plus de mise ...

 

Que des images et du son pour partager un contenu empreint d'humanité ...

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